![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
Bientôt | ![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
Accueil | Technique | Femmes | Maternités | Animaux | Paprail | CV et Expos | Invités | Liens | English |
Histoire d'un Homme Anguleux
Illustration de la technique du bronze
La réalisation d'une sculpture en bronze suit de nombreuses étapes, souvent mal connues du grand public (voire même d'un public averti). Je vous invite donc à découvrir comment je procède depuis l'ébauche initiale, le dessin, jusqu'à la finition, en passant par la fonte selon la technique dite de "la cire perdue". |
Etape 1 : Le croquis
![]() |
L'inspiration et le croquis Le point de départ d'une sculpture est bien souvent un simple dessin, griffonné au hasard de l'inspiration et retravaillé pour équilibrer les lignes et ajuster les proportions. Mais, ce croquis ne possède que deux dimensions alors qu'une sculpture est un objet en trois dimensions. Il faut donc constamment imaginer ce qu'il donnera en volume et pour chacune des faces. Ce passage par le papier et le crayon n'est nullement obligatoire. Il m'arrive également de modeler directement la terre ou la cire et de laisser mes doigts donner naissance à une forme. Entre l'oeuvre préméditée, voire longuement pensée, et celle plus intuitive, née de l'instant, il existe tous les intermédiaires possibles. Preuve en est avec cette suite de croquis, griffonnés à l'ombre d'un saule, dont je me suis inspiré assez librement pour réaliser l'Homme Anguleux. |
Etape 2 : Le modelage
![]() |
Réalisation du projet Une fois le projet établi commence la réalisation de la sculpture. L'original de l'Homme Anguleux a été réalisé en terre à sa taille réelle. Pour le transformer en bronze, plusieurs étapes sont nécessaire, car on ne taille pas dans un bloc de bronze comme on le fait pour une sculpture en pierre ou en bois. Le but est de faire une copie en cire de cet original qui, une fois donnée au fondeur, sera fondue en bronze par la technique de la cire perdue. |
Etape 3 : Moulage et cire
![]() |
Fabrication du moule C'est une étape importante car elle va conditionner la qualité des tirages ultérieurs. Le moule est composé de un à plus d'une dizaine d'éléments selon la complexité de la pièce. L'empreinte en négatif de la sculpture est prise, élément par élément, grâce à un matériau souple (élastomère) maintenu en place par une chape de plâtre (ou en fibre de verre). Lorsque tous les éléments sont assemblés, la cavité interne du moule est prête pour donner une réplique de la pièce originale. Sur la photographie sont représentées les deux faces du moule avec la sculpture originale insérée dans l'une d'elle. |
![]() |
Tirage de la cire Il faut faire chauffer la cire dans un récipient jusqu'à ce qu'elle devienne liquide. Ensuite, plusieurs techniques sont possibles : soit verser la cire liquide dans le moule (pièces pleines), soit la déposer au pinceau (pièces creuses). La cire va alors épouser la forme du moule ses moindres détails. Une fois que la cire est parfaitement solidifiée, on peut démouler et on obtient alors une copie en cire conforme à l'original. |
![]() |
Retouche de la cire Lorsque la cire est sortie du moule, il faut encore retravailler quelques lignes car un tirage ne donne jamais une reproduction parfaite. Ce travail est réalisé avec un petit outil chauffé à la flamme d'une bougie. Les dernières retouches étant terminées, sans oublier la signature et la numérotation, la cire est prête pour partir chez le fondeur et subir sa mutation : sa transformation en bronze. |
Numérotation des
pièces. Une pièce en bronze peut-être tirée à 8 exemplaires, numérotés de 1/8 à 8/8. L'usage veut également que l'artiste puisse effectuer 4 tirages supplémentaires, les épreuves d'artiste, numérotées de I/IV EA (épreuve d'artiste) à IV/IV EA, et qui habituellement ne peuvent être vendues. Cette numérotation, fiscalement officialisée depuis la fin des années soixante, est une habitude ancienne. Au siècle dernier, la qualités des moules se dégradait très vite. Aussi, les 4 premiers tirage, les meilleurs, étaient réservés à l'artiste (tirages EA) et les huit suivants réservés à la vente. Aujourd'hui, avec les progrès techniques, tous les tirages ont la même qualité. Si une sculpture est vendue à plus de 8 exemplaires, elle n'est plus considérée comme une oeuvre d'art et s'apparente à une série commerciale. Une sculpture peu également être tirée à un seul exemplaire, le tirage unique (gravé PU) sur la pièce. Cette unicité lui confère plus de valeur, artistiquement et financièrement parlant. En théorie, une telle oeuvre ne devrait pas être moulée ou son moule devrait être détruit après le succès de la fonte de manière à rendre impossible toute reproduction conforme à l'original. |
Etape 4 : La fonte
Image à venir | Préparation de la
cire Le premier travail du fondeur d'art est de créer, autour de la cire, un réseau d'alimentation pour être sûr que le métal liquide ira dans toutes les parties de la pièce. Pour cela, il colle sur la sculpture des petites baguettes de cire, judicieusement placées. |
Image à venir | Le moule réfractaire Dans un second temps, il réalise autour de la pièce et ses conduits, un moule en plâtre réfractaire dans lequel il pourra couler le métal en fusion. Lorsque le plâtre est sec, il est placé dans une étuve pour faire fondre la cire laquelle s'échappe du moule. La cire est alors "perdue", d'où le nom de la technique, mais le moule conserve son empreinte en creux. Dans un second temps, le moule est cuit à haute température dans un four pour pouvoir résister à la chaleur intense du métal en fusion. Après cuisson, le moule est sorti du four, fin prêt pour la coulée. |
Image à venir | La coulée C'est un moment spectaculaire et délicat. Des lingots de bonze sont déposés dans un creuset et celui-ci est chauffé jusqu'à ce que le métal devienne liquide. Parvenu à bonne température, le métal est coulé dans le moule par le cône d'alimentation. On laisse refroidir quelques bonnes heures puis on casse le moule en plâtre pour libérer la pièce...en bronze. Ce "brut de fonte" demande encore pas mal de travail avant de devenir une véritable sculpture. |
Etape 5 : La ciselure
![]() |
Retouche des lignes Je reprend possession de mon oeuvre à partir de cet instant car il faut encore une fois retravailler les lignes, les textures et éliminer les défauts créés par le moule. Protégée par des lunettes et un masque, ponceuse électrique en main, j'élimine les plus grosses imperfections Puis, je retravaille les détails avec un outil de précision comparable à une fraise de dentiste. Une fois ciselée, conforme à l'image de mon projet initial, la sculpture est prête pour l'ultime finition. |
![]() |
Finition de la ciselure Une fois ciselée, conforme à l'image de mon projet initial, la sculpture est prête pour l'ultime finition. |
Etape 5 : La patine à chaud
![]() |
Chaleur et oxydes Cette ultime étape de finition est certainement la plus spectaculaire du travail du bronze mais également une des plus difficile à maîtriser. Elle consiste à déposer des pigments minéraux en solution sur le bronze en les fixant à la chaleur d'un chalumeau. Une infinité de nuances de verts, de bleus, de bruns ou de noirs sont possibles. Si vous jetez un oeil aux pages Femmes ou Maternité, vous aurez une petite idée (malgré la qualité limitée des images) de ce qu'il est possible de faire. |
![]() |
Après, un ultime coup de chiffon et de cire d'antiquaire, l'Homme Anguleux est enfin terminé, prêt à être exposé. |
Contacter Hélène Saïnz (dans votre mail changer AROBASE par @) |